Les relations gouvernementales au Québec en temps de crise
14 avril 2020
Conseils
Comme toutes organisations, le gouvernement du Québec a dû s’adapter rapidement à la crise de la COVID-19. Le télétravail est maintenant de mise et l’effort de guerre mobilise les énergies pour se sortir de la crise. C’est un changement de paradigme important pour l’appareil gouvernemental, qui planifiait ses prochains mois en fonction du budget positif déposé le 10 mars dernier. On assiste plutôt à une réorientation rapide, en mode d’intervention d’urgence.
Dans ce contexte inédit, plusieurs entreprises, groupes ou associations doivent encore effectuer des démarches de relations gouvernementales, que ce soit pour trouver des solutions aux problèmes générés par la crise, préparer la relance économique ou régler des dossiers qui ne sont pas en lien avec la COVID-19. Bien que le Québec soit sur pause, l’appareil gouvernemental est actif, mais de façon très différente. Ainsi, en temps de crise, il faut, plus que jamais, bien doser ses interventions auprès du personnel des cabinets ministériels et des fonctionnaires, dont le travail est grandement chamboulé.
Dans ces circonstances, on doit adapter l’approche de relations gouvernementales pour tenir compte de la réalité des intervenants politiques. Voici donc 5 règles :
1. Être empathique
Le personnel politique travaille au jour le jour pour trouver des solutions à différents enjeux. C’est l’essence de leur engagement. La situation actuelle peut limiter leur capacité d’action, ce qui est frustrant pour eux aussi ! L’évolution rapide, les défis de communications internes que génèrent les réactions rapides et le télétravail, la pression de la population et des groupes, la nécessité de se coordonner avec les autres ministères et organismes, la mise sur la glace de projets en cours et l’inconnu sont des facteurs avec lesquels ils doivent jongler actuellement. Dans nos échanges, nous devons leur démontrer notre compréhension face aux obstacles qu’ils rencontrent. Nous devons faire des interventions selon une fréquence et une intensité appropriée à cette réalité. Tout comme vous, le personnel politique s’adapte à cette nouvelle ère.
2. Faire les démarches administratives préalables
Tenez une chose pour acquise : le personnel politique consulte le ministère avant de prendre une décision sur un dossier. C’est pour eux une façon normale et nécessaire d’avoir le portrait global d’une situation et ainsi pouvoir se faire une opinion éclairée. Alors qu’ils disposent de moins de temps qu’à l’habitude, préparer le terrain avec les fonctionnaires facilitera encore plus les démarches.
3. Analyser le degré d’urgence et d’importance de votre dossier
Avant d’appeler dans un cabinet, on doit se questionner sur le degré d’urgence du dossier dans le contexte et l’importance pour le gouvernement dans l’atteinte de ses objectifs. Dans cette analyse, on doit tenir compte du degré d’implication du ministère concerné dans la gestion de la crise. Des suivis administratifs peuvent être plus appropriés pour certains dossiers dans les ministères très impliqués dans la crise, alors que des interventions politiques peuvent demeurer pertinentes dans des ministères moins directement impliqués.
4. Prenez des décisions. Soyez dans l’action !
Pour chaque enjeu, il y a souvent plusieurs intervenants et cabinets ministériels potentiellement pertinents à contacter. Dans le cadre d’une crise, on doit éviter une multiplication de démarches qui prendraient, en vain, du temps limité de vos intervenants. Ainsi :
- Viser le bon cabinet, celui qui pourra réellement agir dans votre dossier ;
- Viser la bonne personne dans ce cabinet, celle qui sera véritablement en mesure de vous offrir un suivi ;
- Éviter de surcharger indument les personnes qui sont déjà très sollicitées par la crise.
5. Garder les canaux de communications actifs
Bien que l’on doive être prudents dans la multiplication des échanges, il est toujours apprécié du personnel politique de recevoir de l’information en amont. Ainsi, si possible, informez nos contacts habituels des démarches de relations gouvernementales ou de relations publiques à entreprendre, particulièrement en lien avec la COVID-19. Le gouvernement étant très réactif, cela pourrait lui permettre de poser certains gestes.
Finalement, on doit avoir en tête qu’il y aura une après-crise. Il donc est important de faire avancer les dossiers, mais aussi, de conserver de bonnes relations. Une analyse préalable de la situation des interventions est donc très utile pour définir la meilleure stratégie à adopter, en situation de crise, comme en temps normal.
Bref, nous devons faire nos devoirs, nous assurer de garder les canaux de communication actifs et être compréhensifs, et ça va bien aller!
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