Sprint final de la campagne électorale : calcul et stratégie
30 septembre 2022
Bien que nous ayons eu l’impression que le sort de l’élection était joué dès le déclenchement de la campagne, celle-ci aura été intéressante sous plusieurs angles. D’une part, à en croire les sondeurs, avec une formation politique qui a atteint des sommets pour son taux de satisfaction dans les différents sondages, et qui devrait faire un raz-de-marée le 3 octobre prochain partout au Québec… Y compris dans la région métropolitaine ! D’autre part, avec une opposition divisée en quatre formations politiques – une première ! – qui sont au coude-à-coude. Et elles pourraient bien recevoir en parts sensiblement égales la balance des votes qui n’iront pas à la CAQ.
L’itinéraire du chef et la sortie de votes : deux indicateurs importants
Dans ce contexte, quelle est la stratégie à adopter pour les cinq principales formations politiques ?
À cette étape de la campagne, elles ont toutes les yeux rivés sur un objectif : maximiser leur nombre de votes, mais surtout, leur nombre de sièges. Car, avec un parti caracolant en tête des sondages et quatre autres se disputant les restes, l’arithmétique électorale peut produire des résultats étonnants. En fait, un même résultat de 15 % des voix exprimées dans l’urne peut aussi bien mener à l’opposition officielle… Qu’à la disparition ! Et les chefs, ainsi que leurs organisations politiques respectives, le savent trop bien. Il sera donc intéressant de suivre les déplacements des chefs et de leurs autobus dans les derniers jours de campagne.
Ils se déplaceront, partout sur le territoire du Québec pour faire sortir leurs sympathisants. Dans certaines circonscriptions, à Québec, à Laval, en Abitibi ou en Beauce par exemple, plusieurs courses à deux devraient nous garder éveillés jusque tard dans la nuit de lundi à mardi. Alors que dans d’autres, à Montréal notamment, la course pourrait même se faire à trois !
Ayant cela en tête, il sera fondamental de bien choisir comment allouer chacune des heures restantes à cette campagne. Pour y arriver, il sera crucial de concentrer ses efforts et éviter à tout prix de s’éparpiller.
Une course à 4… Pour la 2e place
Le chef du PQ, Paul St-Pierre-Plamondon, l’a nommé sans détour à Tout le monde en parle dimanche dernier : c’est la course à la deuxième place qui se joue pour le PLQ, le PCQ, QS et le PQ. Pour certains chefs, c’est le tout pour le tout qui pourrait se jouer lundi prochain !
Mais arriver deuxième veut-il automatiquement dire : devenir l’opposition officielle ? Non ! Selon les règles de l'Assemblée nationale, une formation politique doit faire élire 12 député.es, ou récolter 20 % des voix exprimées, pour être reconnue comme groupe parlementaire officiel. Et si on se fie aux sondages actuels, il est très possible que plus d’un parti se retrouve dans cette situation le 4 octobre prochain… Ou aucun !
Suite et fin
À quelques jours de la fin, un autre élément digne de mention est à garder en tête pour les organisations : la sortie de votes va bon train. En effet, dimanche et lundi dernier, la population a pu se rendre aux urnes pour voter par anticipation. Or, le taux de participation atteint un sommet historique de 22,92 %, soit une hausse de 5 points de pourcentage par rapport aux élections de 2018.
Cette campagne électorale pourrait également être historique pour une autre raison : le scrutin du 3 octobre pourrait se solder par l’écart le plus important de l’histoire électorale québécoise entre le nombre de votes récoltés par chaque parti politique et l'attribution des sièges à l’Assemblée nationale.
Et cette situation semble être tout à l’avantage de la CAQ, car sans grande surprise, si la tendance se maintient, la CAQ se dirige vers un gouvernement majoritaire.