En mode « nomade numérique » - Le télétravail avec Isabelle et Louis-Martin
25 juillet 2022
Une touche d’Isabelle à Sainte-Lucie
30 décembre 2021, le premier ministre Legault annonce un deuxième couvre-feu. Je suis dans mon salon, seule, il me reste une journée à purger ce qui me reste de mon isolement du variant Omicron, virus qui m’a fait manquer le temps des Fêtes en entier, et je suis découragée. Dans ma tête, je me dis : J’peux pas. J’y arriverai juste pas. Je prends mon téléphone et j’écris à Alex, un ami rencontré dans un voyage à Hawaï qui habite Sainte-Lucie et qui m’avait dit quelques mois plus tôt : « You should come here. Working from Saint Lucia would be way more fun ».
Une semaine plus tard, ma boss me dit : « Go, vas-y, enjoy! ». J’achète mon billet d’avion, je loue une maison sur deux étages avec vue sur la mer et le coucher du soleil pour bien moins cher que mon appartement de 650 pieds carrés à Montréal. Le 23 janvier, je m’envolais pour ce petit coin de paradis qu’est Sainte-Lucie (pas Sainte-Lucie-des-Laurentides ! Sainte-Lucie des Caraïbes !).
Je suis rentrée au Québec à la toute fin du mois de février, les souliers pleins de sable, la peau encore grillée du soleil de la veille, le sourire gercé fendu jusqu’aux oreilles, la tête remplie de souvenirs, mais surtout avec la certitude que j’avais pris la meilleure décision pandémique de ma vie. Travailler de Sainte-Lucie, c’est des fins de semaine qui sont de vraies vacances. C’est décrocher totalement quand tu es en congé. C’est profiter de l’heure du lunch pour sauter dans la mer et revenir revigoré. C’est se sentir libre. Se sentir vivre. Je souhaite à tous d’oser. Impossible de regretter. Mais attention aux blues du retour, ils sont bien réels et donnent le goût de repartir dans deux jours.
Les essentiels lorsqu’on part en « tracances »
Avis et autorisation
Il faut d’abord… avertir son employeur que l’on compte télétravailler à l’étranger, où et pour combien de temps, car il est important que votre séjour « sous le chaud soleil de Cayo Télétravaillo » s’inscrivent dans le respect de toutes les obligations légales. Toujours vérifier, et toujours avoir l’accord de son employeur avant de partir.
Impôts, assurances et visa
Il en va de même pour vous. Avant de choisir une destination et une durée de séjour, faites attention aux possibles conséquences de vos durées de séjour à l’étranger (durée par épisode et durée totale annuelle) et vérifiez bien les impacts fiscaux, ici et à l’étranger, mais aussi diplomatiques et réglementaires (visa de séjour, assurances au travail, assurance-voyage longue durée, assurance-invalidité, accès à la RAMQ à votre retour, etc.).
Louis-Martin, Québécois de souche, Floridien de cœur
De nombreux mots ont fait leur apparition dans le vocabulaire collectif depuis ce fameux 13 mars 2020, moment où le Québec en entier s’est retrouvé à la maison, confiné, alors qu’une pandémie faisait rage aux quatre coins du globe. Mon mot préféré ? Au risque de vous surprendre ! Non, pas présentiel, mais « tracances » ! Une contraction des mots travail et vacances, un concept qui n’est pas nouveau, mais qui est de plus en plus populaire, tant auprès des employés que des employeurs.
En octobre dernier, je décide de partir un mois vers une destination prisée des Québécois, la Floride, avec l’intention non pas d’y prendre des vacances, mais d’y travailler comme je le ferais normalement à partir du Québec. Depuis cette fameuse première expérience, je suis retourné quatre fois en « tracances » et je dois avouer que mes craintes se sont dissipées rapidement. En plus de conserver une routine de travail productive et saine, j’ai adopté ce mode de travail où, entre deux réunions, je peux aller à la piscine.
C’est une formidable chance qui nous est offerte de partir à l’étranger, tout en conservant les mêmes responsabilités. Les « tracances » permettent de changer de décor et de découvrir un nouveau coin du monde tout en travaillant normalement durant la journée. L’idéal pour ceux et celles qui n’ont que quelques semaines de vacances.
Les conseils pratico-pratiques
Sécurité, tranquillité… et parfait Wi-Fi
Choisir un endroit où résider et travailler qui soit tranquille, sécuritaire et où la connexion Wi-Fi est gratuite, mais surtout, stable et rapide (en un mot, parfaite). Un conseil : appelez vos hôtes pour vérifier cette information avant de partir. On garde les coins reculés du monde comme le camping dans le désert de l’Erg Chegaga du Maroc, le trek de Birmanie ou la montée du Kilimandjaro pour ses « vraies » vacances.
Être raisonnable avec les fuseaux horaires
De la même manière, si vous télétravaillez et que votre métier implique de nombreuses rencontres virtuelles – avec des clients ou des collègues – n’allez pas séjourner à plus de 6 ou 7 fuseaux horaires vers l’Est ou l’Ouest. Une journée de 24 heures est divisée en 3 périodes de 8 heures. L’idéal est donc de rester dans un décalage horaire raisonnable pour les activités professionnelles, qu’on travaille soi-même plus le soir ou le matin. Les îles Fidji, oui, c’est bien beau, mais on garde ça pour les « vraies vacances ».
Découvrez notre deuxième article!
Pour en savoir plus sur l'expérience « nomade numérique », consultez notre deuxième billet de blogue! C’est au tour de Marie-Sophie et de Valérie de vous partager leurs conseils.